Arrivée de la Banjou... Enfin, de l'Anjogne... 'fin, arrivée des deux Grâces

Un carrosse aux couleurs de l'Anjou mais flanqué de laquais Parisiens (drôle de contraste) se présente devant les lourdes grilles du Castel. Le rideau s'entrouvre et la grosse Bertille beugle aux gardes :

Faites annoncer la cousine de la Baronne, sa Grâce Fitzounette de Dénéré Penthièvre, Duchesse d'Anjou et son cavalier, sa Grâce Erik de Josselinière, Duc de Corbigny et Pair de France.
Et hâtez vous sacripants ! On ne fait pas attendre autant de quartiers ! Humpf !

Contraint de prendre quelques jours de retraite forcée, c'est un bourguignon tout à fait reposé qui avait rejoint sa petite Duchesse en Anjou, même s'il avait fallu céder aux caprices de l'étiquette et monter dans un carrosse aux couleurs angevines d'une Grâce toujours en fonction. La jeune femme avait cependant cédé à la demande du Pair en acceptant laquais et cocher aux livrées du Pair, mettant, une fois encore, un duc en émoi... Lequel fut de courte durée lorsqu'il comprit que le voyage se ferait sous la garde matronesque et volumineuse de la Grosse Bertille. Enfin... L'honneur sera sauf une fois encore, songea le Duc, tandis qu'une certaine aventure dans un certain bureau d'un certain Primat lui revenait à l'esprit, le faisant immédiatement frissonner. Il avait donc du se contenter d'envoyer des oeillades à la farouche maitresse d'Anjou, profitant des rares instants où la grosse femme fermait les yeux, ne lâchant toutefois jamais le contact avec la damoiselle...

Pour occuper cette longue route, il lui avait aussi fallu apprendre son nom au chaperon, laquelle avait franche tendance à l'écorcher un peu :

- Allons, Dame Bertille, répétez après moi : Erik de Josseliniere, Duc de Corbigny, Pair de France...

Se transformant presque inévitablement en :

- Erik des chaussett'en l'air, Duc de Bobigny, Pair des Franches...!

Erik tachait tout à la fois de garder son sérieux et son calme, s'empêchant de voir comment Fitzounette réagissait de crainte de partir dans un grand éclat de rire. D'un geste de la main, l'autunois invita la Grosse femme à faire une nouvelle tentative :

- Hum... Hum... Entama-t-elle, afin de s'éclaircir la voix, reprenant d'une voix de stantor, Erik de Jacassanterre, Duc de Corenvie, Pair d'Enfance... Corneguidouille, j'le tiens : Erik de Jailéséfaire, Duc de Caràbobby, Pair Fourasse...

Plusieurs dizaine de lieues plus tard, la gironde donzelle y était enfin parvenue, laissant un Duc au bord de la crise de nerf, les cheveux complètement en tempête de les avoir trituré en tous sens tandis que son nom l'était pareillement. C'est donc avec un bref soupir de soulagement qu'Erik entendit la Grosse Bertille annoncer convenablement leur arrivée aux grilles du château de Hautepoule.

Le garde regardait interdit les deux personalités qui se presentaient a lui, ne sachant si cela etait du lard ou du cochon.

Il fallait annoncé qui en fin de compte ?

Il ne fallait pas froisser les dames lui repetait on souvent.

Qu'on ouvre a sa Grâce Fitzounette de Dénéré Penthièvre, Duchesse d'Anjou et a sa Grâce Erik de Josselinière, Duc de Corbigny et Pair de France. !!!

Le geste accompagnant la voiture, il regarda passer les deux grasces, perplexe.

Et voila un jeune page qui se presse et a grand renfort de révérence et de votre grasce, prie, les yeux rivés sur ses chausses, le jeune couple de bien vouloir le suivre jusqu'à la chapelle